Kuri : du sable jusque dans notre lit
La nuit suivante est arrivée à pic pour nous faire oublier la précédente. Il faut dire que dormir à la belle étoile en plein milieu du désert ne laisse pas indifférent. Pour arriver à ce coin perdu nous avons roulé toute la journée. Seule, une pause le midi, là où Beepak l’a encore décidé. Ne nous faisons-nous pas marcher sur les pieds?
Lorsque notre chauffeur nous conduit directement dans un autre endroit sans notre consentement, ça en est trop. Nous entamons son procés seulement après être tomber au piège de nouveau. « Beepak, we need to talk to you ». C’est ainsi que pour la deuxième fois, ce filou semble avoir compris nos attentes.
Malgré sa phobie des chevaux car il serait tombé de l’animal dans son jeune temps, Alex accepte de faire du chameau. Vers 18 h nous grimpons donc à califourchon. La bête me paraît plutôt détendue et me dit que ça va avec un grand sourire. Les chameliers nous arrêtent sur les dunes pour admirer le coucher du soleil puis nous repartons au point de départ. Là, nous prenons place parmi les autres touristes au milieu d’une courette centrale entourée de huttes rondes couvertes de branchage. Nous avons droit au dîner typique du désert avec la musique traditionnelle et une danseuse qui illumine dans la nuit et qui se déhanche au son des instruments. A un moment donné, elle est venue me chercher : c’était beaucoup moins brillant!
De là, dans le noir, nous embarquons avec un couple espagnol et deux copines du Danemark à bord d’une charrette tirée par ce puissant animal bossu. Au bout d’une heure de trajet dans l’obscurité, le chamelier décide d’établir notre campement. Il nous dédie par couple, chacun lit et paquetage de couchage et aide à nous disposer de part et d’autre da nulle part. Nous nous emmitouflons en dessous de notre couverture mal odorante et moite car le vent souffle légèrement, nous faisons abstraction de nos compagnons du désert, ( énormes scarabées noirs volants et baladeurs ) et jouissons avec béatitude de la beauté du ciel étoilée qui s’offre à nous. Une étoile filante, deux étoiles filantes… 3 étoiles…le marchand de sable est passé dans les dunes de Kuri.