Bikaner : Pauvre mais fier
Nous nous sommes levés à 7hoo grâce à notre réveil mais également à cause du générateur qui devait être juste derrière notre fenêtre. Nous sommes allés visiter Mandawa. C’est une jolie petite ville avec des boutiques pour les touristes et quelques havelis datant du XIXème siècle, selon les deux gamins qui nous suivaient partout. Ils étaient très gentils, ne voulaient rien à la base mais très vite le côté d’eux intéressé est apparu : « viens voir mon magasin », « je collectionne les pièces française »,etc…C’est assez difficile de ne pas tomber dans le piège à touristes. La pitié, leur gentillesse, fait que l’on en finirait jamais de donner. Le « non », je crois, autant pour Alex que pour moi, n’est pas chose facile pour nous. Par moment, pour éviter que les gens nous suivent, nous faisons semblant de ne pas parler Anglais, ni français, alors on parle un flamand qui se réduit en 4 mots. Parfois même, nous faisons les connaisseurs pour ne pas avoir de guides à nos pieds. Ce qui est rigolo, c’est qu’aucun de nous deux ne parvient à se mettre d’accord sur le nombre de fois que nous sommes déjà venu en Inde, sur le nombre de jours déjà passés dans la ville, sur d’autres choses encore. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge!
En parlant des choses difficiles pour nous, nous nous sommes mis au moins d’accord sur ce que nous dirons à notre chauffeur et tempi si ça ne l’arrange pas. Ce soir, nous voulons dormir dans une guest-house à Bikaner et non dans un bel hôtel. Ce sont nos vacances un point c’est tout. En fait, ça a l’air facile comme cela mais chacun rumine déjà comment nous allons pouvoir le dire sans le frustrer.
N’ayant pas pris le petit déj à l’hôtel, Alex décide de manger à la sauvette. Il fait le choix d’une gargotte. Franchement, ce n’était pas l’une des plus attirantes. Un homme assez grassouillet et vêtu d’un marcel blanc recouvert d’auréoles noires et grasses immenses, était assis en tailleur près de sa friture. Il y trempait des spirales orange fluo qui ressortaient imprégnées d’huile. C’était la volonté d’Alex que d’y gouter et je m’y suis pliée.
Après avoir roulé plus de 3 heures, nous sommes arrivés à Bikaner. En route, le paysage a encore changé. Il a été parfois parsemé de petites montagnes. Et d’autre coups, des chaumières rondes de paysans pointaient dans le décor végétal.
Pas loupé, notre petit bout de chauffeur tente de nous embarqué dans un hôtel. Puis, après discussion fini par dire « when you are happy, i’m happy ». Sacré Beepak, pourquoi persévérer alors? Il nous dépose finalement devant la green house.
Nous partons découvrir Bikaner, ville très touristique mais nous sommes les seuls touristes étrangers parmi des tas d’indiens venus en bus pour visiter ce magnifique et immense fort de couleur rouge.
Ce jour nous apparaît encore plus chaud que les autres alors nous rentrons rapidement chez nos hôtes. La mère de famille nous concocte pour le souper un halwa maison. Ca y est, il est 20h30, nous nous empressons donc de rejoindre le séjour pour manger. L’ambiance y est très agréable, très conviviale. La pièce n’est pas grande, il y a un lit qui sert par la même occasion de canapé et des chaises de salon de jardin en guise de fauteuil. Le père de famille est confortablement installé sur l’un d’eux juste face à la télé. Il nous fait signe de nous installer autour de la table. La mère de famille est en train de cuisiner dans la pièce voisine. On le devine par les bonnes odeurs et les bruits qui s’y dégagent. Un jeune garçon, qui nous a été présenté comme le fils d’un de leurs fils fait des allées et venues, une fois pour nous servir, une autre pour aider sa grand-mère. Il est assez timide. Nous discutons avec le père. Il nous explique la série en cours de sa chaîne préférée « Z tv ». Alors, si nous avons bien compris, il s’agit d’une femme qui est amoureuse d’un autre gars alors qu’elle est mariée avec le fils du père, son frère ne s’en remet pas et veut vanger l’honneur de la famille et la mère pleure. Waouh ! C’est complexe ! Ce sont les feux de l’amour version indienne sauf qu’ils y vont 2 fois plus fort avec les gros plans. On les vois 2 fois d’affilé. Excellent ! Et ce genre de séries s’enchainent apparemment toute la soirée. Nous dévorons seuls à table les nombreux petits plats faits avec amour par notre chef cuisinière : un régal.
Cette nuit là a été difficile. Malgré le ventilo au plafond qui battait son fouet , je trouvais l’air de notre chambre irrespirable. J’étais en transe et me sentais mal. Probablement un coup de chaleur. Alex, très attentionné a perdu quelques heures de sa nuit pour m’aidé à plonger dans la mienne.