Jucy

Je vais vous décrire Jucy de la tête au pied. Devrais-je dire de la cave au grenier vu qu'elle représente notre maison pour l'ensemble de la Nouvelle-Zélande? Non, je vous la détaillerai du moteur au pare-choc arrière car elle n'est qu'une voiture.

L'avant ne change en rien avec un autre véhicule : un moteur que nous n'avons, fort heureusement nul eu besoin d'explorer, deux sièges avant, une boîte automatique pour le conducteur... L'arrière, est très bien agencé : deux banquettes latérales l'une en face de l'autre, rangement pour la vaisselle sous une, rangement divers sous l'autre, toit ouvrant automatique, rideaux... Le coffre est divisé en trois compartiments : Un bloc robinet à pompe puisant l'eau dans une jerricane mis en dessous, une glacière électrique et un troisième compartiment avec un tiroir réchaud à gaz. D'extérieur, notre Jucy est très éblouissante avec sa couleur vert-aventure et sa jolie Pin-up sur l'arrière. Oui, cette voiture a tout d'une grande et nous a tout de suite séduite. L'idée de traverser le pays avec elle était quelque chose de "fun".

Néanmoins, l'habit ne fait pas le moine et au bout de quelques jours, elle nous est apparue beaucoup moins amusante. Sous ses nombreuses qualités, se cachaient bien des défauts. Je vais vous expliquer quelques traits de caractère.
Son lit, par exemple, est assez douillet mais c'est tout un art de le faire. Ca requiert de la souplesse, de la rapidité et de l'intelligence. Il faut faire glisser une planche entre les banquettes et réaliser un puzzle avec l'ensemble des coussins de différente taille. Effectivement, cela paraît simple à la base, mais à cause de nos plus grands prédateurs les moustiques ou la pluie, ça devient un peu plus compliqué. Il faut soit faire le lit dans le noir soit le faire en usant de stratégie quand on est à l'intérieur.

Son coin d’eau est également très sympa, mais, le bidon troué est tout de suite moins amusant. Les 3 litres partent encore plus vite que la normale. D’un autre côté, faire sa toilette dans l’évier où il reste encore des restes de nourriture de la veille ou faire la vaisselle là où nous nous sommes décrassés est-ce fort bien hygiénique? Quoiqu’il en soit, Jucy nous a obligé en entamé une chasse aux douches publiques finalement très rare en Nouvelle-Zélande.

Sa kitchenette est pratique dans un premier plan mais un simple petit vent comme nous en avons souvent eu, double la consommation de gaz de ces petites bouteilles qui contiennent trois fois rien. Le plus chiant est de tomber en panne en pleine préparation d’un super gourmet. Résultat du compte, nous avons bouffer pas mal de conneries qui ne demandaient aucun talent culinaires. Ah non, il y encore pire! L’oubli d’un ustensile ou d’un couvert qui se trouve en dessous du lit qu’on a préparé à l’avance et qui nécessite de tout défaire car ce stupide coffre où est rangé la vaisselle s’ouvre du mauvais coté.

Je ne vous parle même pas du frigo que nous avons abandonner car il pompe énormément de carburant ni du lecteur DVD qui nous a servi que deux fois les films n’étant pas prévu au budget.

Oui, c’était sensé être fun de voyager avec Jucy est de pouvoir stopper là où bon nous semble. Sauf que beaucoup d’endroits interdisent finalement le campement et tourner en rond pendant une heure à la recherche d’une place idéale était fréquent. Et puis, la Jucy se fait remarquer de loin avec son physique. C’est rigolo de se faire de grands signes entre cousines sur la route mais ça l’est beaucoup moins quand on est repérer sur un parking interdit.

J’en passe, mais Jucy nous en a fait voir d’autres encore. Etrangement, c’est en Nouvelle-Zélande qu’un manque de confort s’est fait ressentir ainsi qu‘un certain épuisement.

C’est comme cela que nous sommes arrivés à Aukland, avec une envie folle d’oublier Jucy un moment. Ainsi, nous n’avons pas rechigné devant le confort que nous offrait Mike, un couchsurfer, dans sa superbe maison. Nous dormions pourtant sur un matelas par terre, mais le soir, lorsque la fatigue venait après une bonne douche, il suffisait de nous allongeait. Il est vraiment tombé à pic dans notre voyage. La première soirée chez lui nous a permis d’éviter une averse comme nous n’en n’avions encore jamais eu dans ce pays et la deuxième a permis des soins indispensables à Alex et son bras douloureux fraichement tatoué. Le pauvre, même s’il l’a voulu, a tellement souffert pendant 8 h qu’un peu de réconfort était le bien venu.

A la fin de notre virée à trois, nous avons abandonnez notre précieuse Jucy sans une égratignure ce qui a été notre crainte pendant ces 25 jours de location. Nous n’avons cependant aucune peur pour son avenir : elle trouvera d’autres compagnons. Mais nous la remercions tout de même car avec elle nous a conduits sur des routes grandioses, les routes de la Nouvelle-Zélande.