les deux tons de Pékin
Nous savions qu’il devait faire plus froid dans le Nord de la Chine mais quel changement radical avec Hong Kong ! Nous nous rappelons maintenant ce que c’est avoir froid. Nous comprenons pourquoi les pékinois riaient de nous à notre arrivée. Le débarquement en bermuda n’était pas une bonne idée.
Mais, ce froid qui nous a tant glacés au départ est le même qui nous a charmés par la suite. Il transmet une atmosphère particulière à Pékin. Un brouillard blanc, sans doute la conséquence de ces basses températures mélangées à un air pollué, recouvre la ville entière. Cela nous semble magnifique quand nous nous promenons à vélo dans les rues. Surtout dans ses vieux quartiers grisés appelés hutongs. Ils sont en pleine ville mais lorsque nous nous y aventurons, le calme nous pénètre immédiatement.
Et puis, il y a cette touche de rouge tranchante un peu partout. A nos yeux, elle n’est qu’une couleur chaude qui embelli cet aspect figé et glacé.
Nous nous baladons également dans un tout nouveau quartier à la tombée du jour. Et là, c’est encore une étrange ambiance qui nous traverse. La nouvelle rue piétonne est rectiligne, bordée par de merveilleux bâtiments mais sans vie. Tout y est fermé. Nous avons alors l’impression d’être dans une ville fantôme parfaite. Même la fameuse place Tian’an Men nous apparait vide de vie malgré les milliers de personnes qui y défilent chaque jour tellement elle est immense (la plus grande du monde) . Nous n’oublierons pas non plus l’éblouissant parc olympique de jour comme de nuit. Cependant, le climat est loin d’être chaleureux comme au temps des jeux. Nous nous sommes tout de même bien amusés en mangeant les plats auto-chauffants qu’ils y servent mais nous ne décernons aucune médaille à cette nourriture chimique qui s‘est vite rafraichie.
L’environnement complet semble baigné dans la froideur. Les gens aussi sont d’un abord très dur ici. Mis à part le premier jour, nous avons l’impression d’être maintenant transparents. C’a fait un drôle d’effet de passer inaperçu. Devons-nous mettre un nez rouge pour contrer cette indifférence ? Pourtant ces places surpeuplées de gens ne devraient-elle pas apporter un peu de chaleur humaine ? Il faut les voir faire cette queue raide comme la justice en attendant le bus. Mais à Pékin, je crois que chacun porte un masque d’opéra comme dans ce magnifique spectacle auquel nous avons assisté. D’ailleurs, si l’on creuse un peu cette couche de marbre, nous trouvons alors des gens charmants comme à cette auberge de Quian Men où nous avons logé. Alex y a laissé sa trace de couleur, non pas pour se faire remarquer mais car les chinois voulaient se souvenir de notre passage. Et puis, quand le soleil perce à Beijing,, tout nous paraît alors plus relâché. Jusqu’à dans la cité interdite où deux touristes chinoises nous offrent leur goûter de bon cœur. Nous étions alors dans les mains de Georges (gentil pékinois) qui nous a choisi pour être ses premiers clients, s’entrainant au rôle de guide.
L’apparence est parfois trompeuse et Beijing nous a bien bluffés dans tous les sens du terme. Cette douche écossaise à la chinoise nous a beaucoup plu.