Bienvenus au Nepal
Bienvenus à Katmandou
Nous sommes arrivés sous un soleil de plomb à Sunauli, petite ville frontalière. Nous avons liquidé toute notre monnaie indienne dans le bus qui nous y a emmené. Heureusement, un gentil couple suisse nous voyant assoiffés, nous achète une bouteille d’eau.
Depuis ce matin, tout se fait dans la précipitation : De la gare, après une nuit de train, nous avons sauté dans un bus qui nous a largués à la frontière, puis passage à la douane, création des visas pour le Népal, change de traveller, ouf…de l’eau et des gâteaux et hop! ni une ni deux, un taxi nous dépose au bus local. Nous sommes repartis pour 9hOO de transport direction Katmandou avec nos nouveaux amis Suisses. C’était un parcours contre la montre mais nous l’avons réussi !
Dans le bus, nous avons un peu plus de place que ce matin puisque nous sommes ensembles et Alex n’a plus la tête pressée contre les aisselles odorantes des autres voyageurs.
Maintenant, on peut se détendre un peu.
Nous venons à peine de quitter l’Inde mais nous distinguons déjà des changements flagrants. Par exemple, les yeux des habitants se sont transformés en jolies petites amandes. Et puis, le pays nous semble plus propre. Serait-il alors moins pauvre ? Les vendeurs de toutes sortes sur le bord de la route attirent moins le regard que chez leurs voisins. Les saris multicolores paraissent moins à la mode. D’ailleurs, nous voyons davantage de gens habillés comme vous et moi. Dans le bus, un jeune couple de népalais s’affiche ouvertement. Les bêtes à cornes sont vachement moins nombreuses à brouter sur le bas-côté et les chiens me donnent envie de les caresser.
Nous apprécions ce nouveau décor.
L’ambiance dans le bus est fantastique. Musique népalaise à fond, discussion entre les voyageurs, fenêtre grande ouverte laissant entrer l’air, voilà le climat de fond.
Mais l’atmosphère devient progressivement pesante.
Le bus reste à une allure disproportionné malgré les montagnes qui s’élèvent de plus en plus haut et la nuit qui fait son apparition. Je me bas avec le carreau du bus qui s’ouvre systématiquement avec les rebonds incessants du véhicule pour empêcher l’air devenu frais de me glacer le dos.
L’arrivée n’est pas celle espérée.
Quel malheur ! Il n’y a plus que 3 sacs à dos sur 4 sur le toit du bus. Il manque en effet celui de Dario, le suisse. Nous sommes désappointés et usés mais la course folle s‘enchaine à nouveau. Nous attendons la police qui finalement ne fera rien. Puis par solidarité Alex, lampe torche au front, repart en voiture avec le gérant de l’hôtel et le malchanceux dans l’obscurité à 1 heure de route, moment où nous avions entendu un bruit suspect. Alex avait alors blagué : « c’est un sac qui tombe ! » et nous avions rigolé. Cybille et moi, sommes emmenées à l’hôtel. En route, nous voyons des feux dans les rues et des attroupements de policiers armés que notre chauffeur s’empresse de dépasser. Nous sommes loin d’être rassurées et surtout loin de nos moitiés alors nous restons à deux à discuter en attendant leur retour bredouilles.